lundi 13 février 2012

Les bases théoriques de la psychomotricité. L'espace d'éducation psychomotrice

Cursus parcours de l'étudiant en réflexologie moteur.
C'est en 1930 que sous forme de rééducation dans le cadre culture physique médicale : une société officielle de professeurs spécialistes de culture physique médicale a été agrée en 1933. Elle a pour devoir de « se dévouer à la récupération des illettrés physiques, des arriérés psychomoteurs et déficients de tout sorte… »

Par l'exercice psychomoteur, il faut affermir le corps afin d'affermir l'esprit - C'est dit !

En 1935, naissent les notions de « troubles psychomoteurs » et l'idée de « coordinations psycho-neuro-motrices ».

C'est ainsi que la psyché disparaît, subsumée par le cerveau ; on peut dire que la neuro-psycho-motricité représente alors le triomphe de la matière sur l'esprit.

D'autre part, pendant cette période, l'hypnose s'éteint doucement : elle est jugée dangereuse.

Parallèlement à la découverte du fonctionnement de l'inconscient par FREUD et à l'élaboration de sa métapsychologie, on assiste à l'éclosion de techniques qui ont toutes pour but de « fortifier la maîtrise du conscient sur l'inconscient » : ce sont des thérapies morales dont le point de départ est : la concentration, la volonté (méthodes du docteur DUROILLE en 1916, du docteur VITTOZ en 1921, la méthode COUE en 1922 et la méthode du docteur CARTON en 1937).

Toutes ces méthodes ont pour but la maîtrise et le contrôle de soi : par la détente du corps et de la respiration, on accède au calme de l'esprit.

D'un côté, il faut affermir le corps pour affermir l'esprit : c'est la gymnastique et, de l'autre, il faut calmer le corps pour calmer les esprits : c'est la relaxation.

Mais dans les deux cas, c'est la volonté et la morale qui dominent : « mens sana in corpore sano ». Le 20ème siècle rejoint ses ancêtres et, en particulier Platon (la République, les Lois).

A partir de 1935, GUILMAIN, directeur des classes de perfectionnement, élabore une série d'exercices psychomoteurs à partir de travaux d'H. WALLON (les origines du caractère chez l'enfant) et élabore une pratique qui pourrait modifier le caractère des enfants.

GUIMAIN publie en 1948 les « tests moteurs et psychomoteurs » qui permettent d'établir un type de comportement moteur lié au comportement psychologique. Il s'agit de lire le caractère de l'enfant à travers eux et non pas de dépister une quelconque maladie organique ; néanmoins, les sources théoriques de l'examen psychomoteur restent essentiellement neurologiques.

Grosso modo, le bilan psychomoteur, tel qu'il est pratiqué actuellement n'a pas beaucoup varié depuis cette époque. Très schématiquement, il consiste à étudier les conduites motrices de base (marche, course saut, équilibres, syncinésies, praxies, adresse et coordination gestuelles), le tonus, les rapports à la temporalité, aux rythmes et la spatialité ainsi que l'étude du schéma corporel et/ou de l'image du corps. Le psychomotricien doit, en outre, observer le rapport relationnel du patient par rapports aux épreuves et à autrui.

C'est à la fois un examen quantitatif et qualitatif du comportement relationnel.

Parallèlement aux travaux de GUILMAIN, D. LAGACHE, psychiatre et psychanalyste publie les premières nomenclatures des jeunes inadaptés en 1946.

Les désordres engendrés par la seconde guerre mondiale et, notamment la dissolution du tissu social ont invité ces chercheurs à classer de façon minutieuse les troubles mentaux : c'est un travail de réparation sur lequel se tisse le réseau de la rééducation. HEUYER montre que c'est le milieu familial perturbé qui est à l'origine des troubles caractériels. Dans la même période, la psychologie se construit aussi sur des données chiffrées et précises.

Si, traditionnellement, l'enfant turbulent renvoie à un schéma neurologique, la manifestation des troubles est psychologique.

Dès lors, les recherches sur les émotions s'orientent vers un travail sur le corps qui les expriment ; dès les années 1960, se trouve, en germe, tout le courant de l'expression corporelle et toutes les techniques du corps incluant de façon prévalante, la relation à l'autre.

http://www.chups.jussieu.fr/polysPSM/psychomot/fondamentaux/POLY.Chp.3.4.html

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